Néta et Amit, deux musiciens vivant à Jérusalem, partent pour le Maroc, le pays natal de leurs grands-parents, à la découverte de leurs racines, et de l'héritage culturel et existentiel qui leur a été légué. Ils veulent visiter ces maisons qui ont été abandonnées, rencontrer ces voisins qui n'ont pas bougé mais apaiser l'angoisse de ceux que l'on a déplacés, être les témoins directs d'une réalité où juifs et musulmans vivent ensemble sans se faire la guerre. S'en remettant entièrement à Kamal Hachkar et à la bienveillance de son regard et de sa caméra, leur complicité avec le réalisateur est évidente et l'envie qu'ils partagent avec lui d'imaginer pouvoir ressusciter cette " Andalousie " disparue est irrésistible. Rythmé par un riche répertoire de chants traditionnels, le documentaire de Kamal Hachkar participe à la fois de l'urgence et de la délicatesse, dans la mesure où il filme au plus près, au plus sensible, ces gens qui au présent parviennent à panser les plaies du passé, aussi impensable aujourd'hui que cela puisse paraître.