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"Blancs", "petits Blancs", "racisme anti-Blancs"... Ces expressions empruntées au lexique historique de l'extrême droite ont refait une brutale apparition dans le débat public français depuis les années 2000. Alors que la France ne cesse de réaffirmer son credo républicain selon lequel il ne peut exister aucune distinction raciale, allant jusqu'à bannir le mot "race" de la législation, comment comprendre ce surgissement de la "question blanche" dans la rhétorique politique et médiatique ?
Au PS, Manuel Valls voulut naguère mettre à l'image "quelques Blancs, quelques white, quelques blancos..." dans sa belle ville d'Évry ; au nom de l'UMP, Jean-François Copé est lui parti en guerre contre le "racisme anti-Blancs", tandis que l'éditeur et polémiste Richard Millet ne craint pas d'affirmer que passer par la station Châtelet-Les Halles à 6 heures du soir est un "cauchemar absolu [...] surtout quand je suis le seul Blanc". Le débat sur les "minorités visibles", prégnant depuis une vingtaine d'années, s'est ainsi déplacé vers un questionnement sur la "majorité invisible". Mais qu'est-ce qu'être blanc ? Une couleur ? Ce serait si simple...
Pour la première fois en France, ce livre cherche à décliner les nuances de ce terme controversé afin d'en interroger la pertinence et les usages. Écrit par des contributeurs d'horizons, d'opinions et d'origines divers, il se veut à la fois une exploration du discours sociopolitique contemporain, une analyse historique de sa genèse coloniale et de ses héritages, mais également une réflexion sur la façon dont ce "blanc" colore nos imaginaires culturels, du cinéma à la littérature, du rap à la télévision.