« Dans notre tradition, c'est inconcevable qu'une fille ne soit pas infibulée, c'est impensable, je ne sais pas pourquoi mais on ne peut pas le concevoir. On n'a jamais entendu parler d'une femme qui n'est pas fermée, c'est impensable. » La femme qui parle s'appelle Awa, elle a 30 ans, elle vit en Éthiopie, elle est nomade, elle est Afar, et son sexe est infibulé : coupé (ablation du clitoris), et fermé (suture des grandes lèvres de manière à ne laisser qu'un minuscule orifice pour l'écoulement de l'urine et du sang menstruel).
Comment comprendre cette coutume ? Marion Lavabre s'est rendue à la rencontre de ces femmes « fermées », pour leur donner la parole. Sa démarche a été acceptée par les Afars au point qu'elle a gagné le surnom de « celle qui fait parler les vagins… » Elle nous entraîne dans un passionnant et délicat voyage ethno-photographique en terre d'infibulation.
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