Une caravane méditerranéenne
Dix ans déjà que la musique de Watcha Clan joue avec la bande sur le tapis vert de la Grande Bleue.
Clairement électro, le son de ce monde en mouvement les propulse dans de nouvelles sphères. Qu'ils grapillent ici une accélération subite du temps ou déposent là, un hommage enraciné, le clan, véritable famille incarnée par la voix de Sista K, n'oublie jamais son sort, sa mission, sa quête d'espace et de liberté. Nomades avant tout !
Jamais en place, Sista K rejoue à chaque instant son histoire familiale. Ashkénaze par sa mère, sépharade et berbère par son père, un militant indépendantiste Algérien qui, avant même de naître fût reconnu français (en 1870, le décret Crémieux concéda la nationalité française à la population juive d'Algérie), elle aurait pu naître en Israël où ses parents se sont connus. Sista K a vu le jour à Marseille, à l'ombre de la Bonne Mère. "A l'époque, dans les Quartiers Nord, on ne se souciait pas de savoir si l'on était juif ou musulman. On vivait ensemble" souligne-t-elle.
Passeurs de cultures et d'humanités, ils jonglent avec les rythmes, avec les langues au gré des souvenirs, des rencontres, des haltes. Des rengaines d'Europe de l'Est que chantait à sa fille la mère de Karine; au chaâbi, ce blues algérien transmis par Nassim le "rouya" d'Oran, au kick hip-hop qu'affectionne Clem, le musicien du clan et virtuose du sampleur ; Diaspora Hi-Fi, leur nouvel album, revendique la liberté d'esprit des gens du voyage. Libres, nomades et engagés !
Squaaly.
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