La Sirène de Faso Fani part à la rencontre des ex-employés de la célèbre manufacture de cotonnade burkinabé pour révéler les conséquences désastreuses de la politique économique mondiale aveugle des réalités locales, celle de Koudougou, la ville dans laquelle je suis né, il y a 40 ans. Fermée en 2001, ce sont des centaines d'employés qui sont mis brutalement au chômage, des milliers de personnes qui sont plongées subitement dans la misère et une ville entière, la troisième de mon pays, qui subit de plein fouet les conséquences d'une fermeture inexplicable et qui depuis peine à se relever. Plusieurs années après cette catastrophe économique et sociale, je repars à la rencontre de cette ville qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, de cette usine qui a marqué mon enfance, mais aussi, et surtout, de ces employés qui, bien que dépossédés de cet outil de travail qui faisait leur fierté, restent convaincus que la remise en route de la filière du coton est un avenir possible pour toute la communauté. Avec ce film, je veux faire vivre et partager ce dont tous rêvent ici : entendre un jour à nouveau le doux ronflement des cotonnades de Koudougou.
Réalisateur : Michel K. Zongo
Making-Off // Faso Fani par cinedocfilmsProducteursMichel K. Zongo - Diam Productions, Burkina Faso
Christian LELONG - Cinédoc films, France
Michael Bogár - Perfect Shot, Allemagne
2015 | 24e Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 2015), 28/02 > 07/03/2015 | Burkina Faso
* Compétition Documentaires
2015 | 65ème Festival de Berlin (Berlinale 2015) | BERLIN, Allemagne |, du 05 au 15 février 2015
* Sélection - section Forum
2012 | 65ème Festival International de Cinéma de Locarno 2012 | Suisse | 01> 11/08/2012
* Sélection PROJETS FILMS - Open Doors Lab
* Winning project (Projet primé)
www.pardolive.ch/en/Open-Doors/Past-editions/Open-Doors/2012-Sub-Saharan-Francophone-Africa/OD-2012-film4.html Olivier Barlet sur Tënk :
"Comme son titre l'indique, le film aborde à la fois l'histoire d'une entreprise et ce qu'elle a signifié pour un peuple. Il fallait du rêve et de la foi pour envisager une production locale de tissu indépendante dans le Burkina Faso de Thomas Sankara. Son humour et son engagement servent d'introduction à cette exigence de dignité et de liberté. Le Faso dan Fani (pagne tissé au pays) sera un tissu sans fil extérieur, le fleuron d'une révolution. Cette aventure industrielle abordée avec les hommes qui l'ont menée mais aussi l'étau de l'économie mondiale auront marqué la jeunesse du réalisateur. Cette triple dimension lui permet de documenter avec force la renaissance artisanale de la filière en cours et fait de ce film un acte bourré d'empathie autant qu'un manifeste politique. Son film devient dès lors un chant de vie qui, au-delà même de Koudougou, peut motiver nombre de porteurs de projets, tant il est vrai qu'un cinéma d'émancipation rend à chaque spectateur sa puissance d'agir."