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Martinique aux Martiniquais (La) | Affaire de l'Ojam (L')

  • Martinique aux Martiniquais (La) | Affaire de l'Ojam (L')
Date de sortie en France : Mercredi 18 avril 2012
Genre : Politique
Type : Documentaire
Titre original :
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Année de réalisation : 2010
Format : Long
Durée : 128 (en minutes)
http://www.filmsmarigot.com/film-details-58.html

L'histoire de l'affaire de l'OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) qui secoua la Martinique et la métropole dans les années 60.




La Martinique, ancienne colonie devenue département français d'outremer en 1946, s'enlise dans un "indéfectible attachement à la France" alors que le grand souffle des luttes d'indépendances s'étend à travers le monde. La guerre d'Algérie portée sur le territoire français contraint de se positionner de s'engager. Une affiche aux couleurs chatoyantes apparaît au petit matin du 23 décembre 1962 sur tous les murs des bâtiments publics, écoles, commissariats, mairies, églises en tout point de la Martinique. Cet affichage massif, clandestin et nocturne porte en lettres capitales un slogan incantatoire "LA MARTINIQUE AUX MARTINIQUAIS". Le signataire, l'OJAM, Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique, affiche ainsi sa volonté nationaliste. Cette organisation de jeunes gens serait pilotée par des étudiants et des personnalités intellectuelles de la diaspora antillaise à Paris, séparatistes et intouchables, préparant la lutte de libération nationale avec le soutien logistique du FLN, fraîchement victorieux en Algérie. Dix-huit jeunes "ojamistes" martiniquais dont cinq membres du Parti Communiste Martiniquais sont inculpés en février 1963 pour complot et atteinte à l'intégrité du territoire national, en d'autres termes de volonté séparatiste.

un film de Camille Mauduech - Martinique - 2010 - 2h08

Un film écrit et réalisé par Camille Mauduech

NOTE D'INTENTION
Le film est bâti essentiellement autour d'une colonne vertébrale tenue par les récits des témoins directs, ojamistes emprisonnés, membres du FAGA et de l'AGEM, qui s'inscrivent, au fil de leurs témoignages, comme les narrateurs du film. Peu à peu, les récits s'enchaînent et restituent la trame chronologique des évènements de l'histoire et sa "face cachée". Dans la construction, apparaissent les non-dits, les contradictions, les dissensions par montage en contrepoints, en parallèle, en complémentarité à partir des chapitres et récits qui brossent, dans la continuité, l'histoire "controversée" de l'OJAM et soutiennent la problématique du sujet : la question nationaliste aux Antilles. Cette problématique ne reçoit pas de "réponse" toute faite. Elle s'insère de fait dans les récits puisqu'elle est au cœur même de l'histoire, elle traverse le film, transparaît dans les propos ou les à-propos, s'immisce dans les récits, mais ne reçoit pas de "réponse" générale, encore moins affirmée. Autant de témoignages pour comprendre et faire le lien avec une question très actuelle. La structure du montage de l'histoire centrale (l'histoire de l'OJAM) est ramifiée par l'exposition du contexte politique international (Bandung - Cuba) et en particulier la question algérienne (Lutte de libération nationale, FLN, ALN). J'ai construit la cartographie de la narration sur trois territoires qui interfèrent les uns sur les autres dans l'histoire de l'OJAM. L'OJAM n'est pas un événement isolé centré sur la Martinique. C'est une conjonction entre des étudiants antillais à Paris dans les années 60, impliqués dans le conflit algérien, des groupes révolutionnaires en Martinique issus de la rébellion contre les CRS de décembre 1959 qui fait 3 morts, et des figures médiatiques impliquées dans le conflit algérien en Algérie tels que Frantz Fanon avant son décès en fin 1961, ambassadeur du FLN au Ghana, et Marcel Manville, avocat martiniquais du barreau de Paris, membre du collectif d'avocats du FLN, en particulier avocat de Ben Bella. Il y a donc une interface forte entre Paris, la Martinique et l'Algérie qui fait tout l'intérêt de cette histoire. Il n'y a pas de narrateur omniscient, par conséquent pas de voix-off. Les protagonistes eux-mêmes endossent le rôle de narrateur à plusieurs voix, à plusieurs mains. Il n'y a pas, non plus, d'implication de ma part à l'image. L'absence de voix-off implique le spectateur dans le film, il fait les liens, hiérarchise l'information, décèle les récits énigmatiques et bâtit son opinion, une mise en débat se profile, pas une leçon d'histoire sociopolitique. J'accepte l'idée que les récits sont plus ou moins doués de partialité. Je n'ai pas voulu de récits distanciés, analytiques, critiques et englobants. J'ai cherché à rester proche du vécu. Le montage repose donc sur la confrontation des récits et non sur la confrontation des réponses, ce qui change évidemment la manière d'aborder le sujet et plus globalement la problématique : appréhender de l'intérieur, pas de leçon politique, pas d'exposé sociologique, pas de démonstration. Des engagements politiques, un contexte et des faits sur la base d'une affaire circonscrite sont les seuls éléments d'analyse donnés aux spectateurs. Mon point de vue se construit dans l'orchestration des entretiens, dans la confrontation DES points de vues des protagonistes, dans leur mise en débat interne.
Camille Mauduech

Production : Les Films du Marigot
Distribution (France) : Hevadis

CONTACT
Les Films du Marigot
127 rue d'Avron
75020 Paris
Tel / Fax : +33 (0)1 43 48 10 38
Mail : filmsmarigot(@)orange.fr

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