à la maison…
Il y a quelques mois, je fus gentiment convié* à une séance de réflexion sur le thème "une manifestation littéraire et son public". Allez savoir… J'en savais l'abondance et la diversité. Mais bien embarrassé pour définir sa provenance, ou sa "segmentation" ou ce qui l'informait vraiment, ou encore le séduisait. J'essayais de me débattre avec la campagne de communication, ambitieuse à notre échelle, que nous menions ; j'esquissais même une explication géographique (une salle magnifique, superbement située). Mais quand même, ce flux dans les allées, cette circulation si dense, ces salles bien pleines… Seule parade à mon ignorance, cette pâle explication que je martelais : ce sont les revues qui font venir le public. On était bien avancé ! Eh bien oui, on avançait car, sous l'apparence du truisme, il y avait cette première vérité : les revues sont moins les exposantes au Salon de la revue qu'elles n'en sont les architectes, les inventeuses. Ce sont elles qui bâtissent cette maison éphémère et bruissante ; ce sont elles qui reçoivent et elles qui partagent… Ce salon, elles l'aiment et le rendent aimable. Et puis sous cette vérité, cette autre, si souvent déniée, il y a des gens, plus de gens qu'on croit pour aimer les revues, les méconnaître certes mais avoir envie d'aller y voir de plus près, pour penser qu'il est bon et précieux que ces petites machines s'entêtent à contrarier le tout venant et le tout oublié. En somme, des gens au "cerveau-revue" lassés du même, du lourd, de l'inconsistant. S'ils viennent si nombreux les découvrir et les retrouver, sans doute est-ce un peu eux-mêmes qu'ils viennent reconnaître.
andré chabin, directeur d'ent'revues
* à l'invitation de la FILL, fédération interrégionale du livre et la lecture
Nocturne vendredi 16, de 20h à 22h - Samedi de 10h à 20h et dimanche de 10h à 19h30 - Entrée gratuite