En duo, c'est aussi et surtout avec les oreilles - le premier
véritable instrument du musicien - que tout se joue.
Cet art de la conversation basé sur l'entente et l'attention à l'autre, le joueur de kora Ballaké Sissoko et le violoncelliste Vincent Segal le poussent à son plus haut degré de justesse dans Chamber Music. Cet album n'aurait
pu être que le témoignage d'une brève rencontre placée sous le signe du métissage des cultures. C'est heureusement bien plus que ça. Pour l'un comme pour l'autre, il n'était pas question de précipiter les choses. "C'était important d'apprendre à se connaître musicalement, précise le musicien malien. Pendant pas mal de temps, on s'est retrouvé chez Vincent à chaque fois que j'étais à Paris, on a aussi donné quelques concerts. On a construit notre complicité petit à petit. Aujourd'hui, quand on joue, on se comprend sans même se parler...".
Le soin apporté à la pâte humaine
de toute musique, Sissoko et Segal
le cultivent depuis une bonne
vingtaine d'années, le premier en ayant notamment croisé ses cordes avec celles de Taj Mahal ou du pianiste
Ludovic Einaudi, le second en ayant
assumé les rôles d'accompagnateur, d'arrangeur ou de producteur avec une myriade de personnalités aussi
différentes que Cesaria Evora, -M-, Blackalicious, Piers Faccini, Sting ou Marianne Faithfull.
à 20h30