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Roberto Zucco

  • Roberto Zucco
Date de création : 01/01/2007
Genre : Théâtre
Durée : 110
Pays principal concerné : Rubrique : Théâtre

Texte – Bernard-Marie Koltès
mise en scène – Philip Boulay
Conception et mise en scène – Philip Boulay et Jean-Christophe Lanquetin
Théâtre du Tournesol (résidence)

Assistante à la mise en scène Astrid Mamina
Scénographie et vidéos Jean-Christophe Lanquetin,
Assistants Freddy Mutumbo, Ken's Mukendi et Christian Tundula
Lumières et régie générale Marc Boussac
Assistant Emmanuel Mafuta
Costumes Gaby Amundala, Jean-Christophe Lanquetin, Betty Mawete, Vitshois Mwilambwe, Olivier Toloko
Chorégraphie Fabrice Bwabulamutina
Peintures Vitshois Mwilamutina
Accessoires Mega Mingedi
Conception affiche et typographies Christian Tundula
Les comédiens Nana Boboto, Fabrice Bwabulamutina, Bavon Diana, Joujou Dipesa, Miphy Gialo, Moïse Ilunga, Gisèle Kayembe, Toto Kisaku, Noël Kitenge, Annie Lukayisu, Ornella Mamba, Tshipemba Mouckounay, Ados Ndombasi, Blaise Nzokweno
Les musiciens Bebson de la Rue avec Trionyx : Pytshen Kambilo, Dicoco Boketshu, Djanga Weni.
Attaché de production Jean-Christophe Boissonnade


Coproduction : Compagnie du Tournesol, Utakika Théâtre, La Halle de la Gombe / Kinshasa (République Démocratique du Congo). Avec les soutiens du Conseil général de la Seine Saint-Denis, de l'Association Française d'Action Artistique (Ministère des Affaires Etrangères), du programme "Afrique en Créations", de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Ile-de-France (Ministère de la Culture), de l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie et du Forum / Scène conventionnée de Blanc-Mesnil.

La Compagnie du Tournesol est en résidence au Forum de Blanc-Mesnil avec le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
La Compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture (Drac Ile-de-France) et est soutenue financièrement par le Conseil Général de la Seine Saint-Denis.
Spectacle proposé dans le cadre de Francofffonies ! –Festival francophone en France.

La pièce
Koltès écrit là sa dernière pièce, testamentaire, inspirée du vrai Succo : ennemi public n°1 pour l'enchaînement de ses meurtres et de ses évasions. Dans la pièce, ce que veut Zucco, par-delà ses contradictions, c'est quitter un monde qu'il ne distingue plus. Désamarré, imprévisible, sans référence, il tue. Père, mère.
Il rencontre La Gamine qui fait voler en éclats l'équilibre de sa famille. Pour ces deux personnages, grandir ne peut faire l'objet d'aucune négociation : c'est un choix radical, catastrophique, qui relève de l'instant et du renversement tragiques. Pour eux la découverte meurtrière du monde est peut-être la seule façon d'y naître vraiment.

"Pièce pleine de douceur, de tendresse, de sensualité, il me semblait que la mettre en scène avec des artistes de Kinshasa pouvait lui rendre toute sa dimension urbaine, mythique, épique, drôle, violente, fragile, en un mot "kinoise"."

Note d'intention
Un Roberto Zucco kinois
Mettre en scène Roberto Zucco à Kinshasa, c'est faire le portrait, en creux, d'une ville, blessée, meurtrie. Une impression, fausse, que tout est calme, juste avant l'explosion. Le pire rôde et est peut-être à venir.
Mettre en scène Roberto Zucco à Kinshasa, c'est faire coïncider la singularité d'un parcours mythique, celui de Zucco, avec une Afrique urbaine qui, dans l'épopée de son quotidien, lutte contre tout, tout le temps ; dans une course contre la mort, dans un rapport intime et banal avec la mort, chacun ici étant renvoyé quotidiennement à sa grandeur, à ses misères, à sa propre qualification d'être humain, dans toute sa fragilité. Tout y est excès, tout y est démesure, tout y est profondément et simplement humain. Personne n'en est indemne. Et c'est bien vivre ce "vivre", vivre "ça" qui bouleverse. Dans la réalité comme dans le temps de la représentation.
Je crois plus que jamais à la catharsis aujourd'hui.
Ce projet répond à une urgence et à une nécessité : se faire entendre, faire entendre cet appel. Faire acte de création pour sortir des ténèbres et peut-être même atteindre la grâce.
Ce que veut Zucco, par-delà ses contradictions, c'est quitter un monde qu'il ne distingue plus. Le monde dans lequel évolue Zucco est un monde désamarré, sans référence, sans modèle, un monde virtuel, flottant, dans lequel objectivité et subjectivité sont devenues interchangeables, réversibles. C'est une conscience dissociée qui, en niant le monde ne s'en dissocie plus ; Zucco agit comme un animal qui ne se distingue pas de son semblable qu'il dévore.
Comprendre, c'est adhérer à la raison, être né du père, c'est survivre à la catastrophe de sa naissance en se réfugiant dans le sens ; or, dans le monde de Zucco, dans la vie à Kinshasa, il n'y a plus de cause qui engendre des effets, seulement une chaîne d'effets dans un parcours qui court-circuite le sens. Car Zucco fuit la naissance, fuit l'acte de naissance que représente non pas l'acceptation mais la reconnaissance de ce qui est notre "condition d'otage". Son attitude peut s'éclairer à partir de l'image d'un organisme menacé dans ses défenses. Par son caractère imprévisible, Zucco fonctionne comme un virus, au sein d'un monde où le sens est annulé. L'enchaînement des meurtres en témoigne : une explication chasse l'autre. De ce point de vue, son identification à un agent secret, figure de l'infiltration et non de la révolte, met l'accent non pas sur la transgression d'un code mais sur le disfonctionnement d'un système, dont il est en définitive le produit.
Koltès écrit là sa dernière œuvre, testamentaire. Il écrit son Sida.

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