Cet ouvrage est le résultat de trois années de recherche menée en Afrique sur le thème des formations et programmes éducatifs dispensés par les institutions et les ONG.
Les formations et plus généralement, les politiques éducatives, apportent un éclairage significatif sur la coopération au développement. Au-delà du message humaniste et consensuel autour de la solidarité internationale, se nouent depuis la décolonisation des relations denses et complexes entre l'Afrique et l'Occident.
Les formations constituent aussi un marché économique porteur, suscitant souvent la mise en place de départements spécifiques au sein des ONG.
Des volontaires, le plus souvent peu expérimentés et ignorants des réalités socio- culturelles locales, se voient confier des programmes de sensibilisation pour changer les comportements en matière de sexualité ou encore, pour initier de nouvelles pratiques en matière de gestion commerciale.
Depuis un demi-siècle les pratiques occidentales de coopération au développement ne cessent de proposer - ou d'imposer par l'argent et parfois par les armes - des "recettes" toutes faites aux pays non -occidentaux.
Ces recettes loin d'apporter le développement annoncé ont eu partout des effets pervers.
Alors que les événements sociaux récents en France remettent en cause la légitimité de nos institutions, l'Afrique suscite de nouvelles initiatives et redevient un "partenaire" possible pour les européens. N'est-il pas urgent de réfléchir ensemble à ce que recouvre exactement la coopération au développement ou dans d'autres termes, la solidarité internationale ?
Ces quelques lignes résument l'esprit de cet ouvrage qui s'appuie sur l'étude d'exemples concrets de formations dans les domaines de la santé
(sida), du développement de l'artisanat et des formations dites de genre et destinées aux femmes.