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RDC-Cultures

Scar

  • Scar
Type : Fiction
Titre original :
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Format : Long
Durée : 96 (en minutes)
http://bomb.co.za

SCAR est une histoire d'amour et de passage à l'âge adulte sur la question de l'identité et de l'amitié gâchée dans un monde où la virilité et le machisme sont tragiquement confondus.

Johannesburg, à notre époque, lors d'un été brûlant. Dans le rude quartier de Thokoza, Mpho, un jeune homme de dix-neuf ans, s'occupe de son grand-père souffrant, Nkosi, et rêve de devenir une vedette du rap. Au lieu de cela, il tente péniblement de joindre les deux bouts en se produisant dans des mariages avec son grand-père, jazzman raté des années 50.

Mpho est amoureux d'Etty, la plus jolie fille du quartier. Malheureusement, Etty est la petite amie de Paradise, l'ami d'enfance de Mpho, gangster redouté, actuellement en train de purger une peine de prison pour vol à main armée. A sa sortie, Paradise oblige Mpho à l'aider à dérober la boucherie où travaille Nkosi. Tandis qu'ils se cachent dans la ville, Paradise encourage Mpho à enregistrer une maquette bon marché d'une chanson qu'il avait apprise en prison. Galvanisé par son nouveau statut de hors-la-loi, Mpho parvient enfin à trouver la voix "hardcore" qu'il cherchait désespérément. La chanson est un cri de guerre sauvage et stimulant. Etty les rejoint et, ensemble, ils fuient Johannesburg, après une course-poursuite effrénée avec la police, direction l'océan, que Mpho et Paradise rêvent de voir depuis leur plus tendre enfance.

Leur fuite est arrêtée dans les collines rurales de Kwa Zulu-Natal. Dans la forêt, des hommes masqués, attachés les uns aux autres par leurs propres ceintures, engagent des combats au couteau pendant que d'autres forment leurs paris. Paradise raille Mpho, le contraignant ainsi à prouver qu'il est digne de sa nouvelle identité de gangster. La tension croissante entre les trois personnages finit par exploser lorsque Paradise défie Mpho au jeu sanglant de la mort. Etty en est le prix. Dans l'espoir de les sauver tous les deux, Etty s'enfuit et révèle leur position à la police.

Réalisateur : Teboho MAHLATSI

Pays : AFRIQUE DU SUD

Durée : 1h36 minutes

Couleur / Noir et Blanc: Couleur

Lieux et dates de tournage : Johannesburg & Kwa Zuku Natal, oct-06, 8 weeks, 35 mm
Langue de tournage ANGLAIS, ZOULOU
Budget prévisionnel : 2 500 000
Financement acquis : 1250000 not secured

Teboho MAHLATSI - Réalisation


Note d'intention
J'ai toujours été intéressé par ce qui constitue la virilité. J'ai grandi dans un pays à l'histoire violente, où la virilité a souvent été déterminée par des actes de machisme et de brutalité. Mon intérêt réside également dans l'exploration du phénomène de la perte de l'innocence comme résultat de cette violence. Pendant l'Apartheid, les jeunes hommes noirs utilisaient les armes comme outil de libération. Ces garçons devenaient subitement des hommes. Aujourd'hui, dans la nouvelle société libre, les jeunes artistes de Kwaito s'approprient la violence dans la plus pure tradition d'une mythologie de gangster afin d'affirmer leur statut "hardcore", c'est-à-dire de rebelles purs et durs. Certains de ces artistes deviennent soudainement célèbres, du jour au lendemain.

Je suis donc fasciné par cette idée de la reconstruction d'une identité et par la manière dont le public, surtout les jeunes des quartiers, admire et vénère aisément ses nouveaux héros. Au départ, je pensais faire un film à propos d'un jeune homme talentueux qui veut devenir musicien dans une société où souvent, ce qui est considéré comme réel, couronné de succès et honoré, est intimement lié à une esthétique et à une représentation de la violence. Son ami d'enfance devenu gangster sort de prison et l'aide à effectuer sa transformation.

Mais à travers l'observation de ces thèmes et des relations entre la société contemporaine d'Afrique du Sud et sa jeunesse, je n'avais pas envie de porter de jugement. Comment le pourrais-je alors que cette musique et cette sensibilité "hardcore" sont considérées par des millions de jeunes gens pauvres comme une issue au ghetto ? Ils voient leurs pairs, dont la vie s'est transformée à partir de rien, conduire à présent de luxueuses voitures uniquement grâce à un tube.

L'idée de ce film est venue après avoir travaillé avec deux jeunes acteurs issus du même quartier de Soweto et qui incarnaient le même personnage (lors de saisons différentes) de gangster de banlieue dans une série télévisée que je réalisais.
Ce personnage est devenu très populaire auprès des jeunes et les acteurs se sont retrouvés du jour au lendemain de véritables vedettes. L'acteur, qui jouait le rôle lors de la première saison de la série, a été très affecté par cette renommée et cette attention soudaines, c'est pourquoi il a préféré ne pas prendre part au tournage de la deuxième saison.

Nous avons donc trouvé un nouvel acteur qui est parvenu à se transformer de manière à ressembler parfaitement au gangster de la première partie. Il a remporté le même succès, si ce n'est plus encore. Mais, pour sa part, il a su profiter de sa nouvelle image en dehors de la série et a enregistré un album en utilisant son identité de gangster. Il a immédiatement été sacré roi de la musique de Kwaito, tant par les médias que par le public.

Avec "Scar", je conçois simplement l'histoire d'un jeune homme dont l'identité se modifie intensément au fur et à mesure de son avancée vers l'âge adulte. Il est confronté au choix qu'il doit impérativement faire entre les valeurs morales solides de son grand-père et celles "hardcores", violentes et séduisantes de son ami d'enfance devenu gangster et tout juste sorti de prison.

Je veux faire ce film dans un nouveau style, frais et cinétique, et non pas celui, lent et à l'image travaillée, qu'on associe souvent au cinéma africain. Pour les paysages, je les envisage nouveaux, urbains, nerveux, comme ceux qu'on trouve dans les oeuvres de Wong Kar Wai, ou dans des films comme Amores Perros ("Les Amours Chiennes" d'Alejandro González Iñárritu), La Haine (de Mathieu Kassovitz), ou Cidade de Deus ("La Cité de Dieu" de Fernando Meirelles). Je voudrais les mêmes éléments de "road movie" que ceux qu'on voit dans Y tu mamá también ("Et... ta mère aussi" de Alfonso Cuarón). En même temps, je désire que ce film recèle une profondeur émotionnelle à travers le déploiement de ce triangle amoureux qui constitue le coeur de l'histoire. Un film tel Butch Cassidy et le Kid ou encore l'espièglerie et le charme de Bande à part de Godard, me sont également venus à l'esprit.

J'ai grandi avec des films de kung-fu et des westerns, et, ainsi, j'imagine un film d'action dans lequel se grefferont les éléments précédemment cités. Je le veux également très ancré dans un paysage africain et dans le contexte sociopolitique de la nouvelle démocratie d'Afrique du Sud.


Production
BOMB - Eastern Service Road, - Marlboro, Gauteng - AFRIQUE DU SUD - desiree@thebomb.co.za


2006 | Festival de Cannes, France
* Sélection - L'Atelier du Festival - Cinéfondation
www.festival-cannes.fr/fr/cinefoundation/ficheFilmAtelier/id/4347543/year/2006.html

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