Un festival convivial et de qualité
Fidèles à leur projet, les 21es Rencontres Cinéma reçoivent à Manosque les cinémas du monde. La plupart des films sont des avant-premières ou des inédits, dans le sens où ils cherchent encore un distributeur ou une place à la télévision, même s'ils ont déjà été distingués par des festivals renommés. Encore neufs, ils sont proposés en confiance à votre regard et à votre jugement grâce à la complicité de distributeurs, de producteurs et de cinéastes pour qui chacun d'entre vous en est le vrai destinataire.
Le cinéma dit "documentaire" y occupe une place prépondérante, parce que cette forme répond à ce désir qui guide nos choix, celui de la curiosité, de la réflexion et de la connaissance de l'autre jointes aux plaisirs du spectacle et de l'art. De grands festivals comme le Festival des Trois Continents de Nantes ou le Festival International du Documentaire de Marseille ont récemment décidé d'abolir la distinction entre documentaire et fiction pour leur compétition. Depuis l'origine, notre projet est fondé sur un intérêt pour ce cinéma qui se situe souvent en-dehors de catégories bien définies et dont la force vient d'abord de la vitalité créatrice des auteurs pour vous raconter des histoires, pour vous donner en partage une expérience du monde qui est aussi celle de leurs rêves. Nous sommes donc fiers d'être modernes depuis vingt-et-un ans.
La musique sera très présente cette année sur l'écran des Rencontres. Il n'y a pas là volonté délibérée de traiter un sujet, c'est le résultat de rencontres fortuites entre des films qui ont déclenché notre enthousiasme. A travers des personnages de musiciens, ils trouvent un chemin pour nous parler d'humanité, de partage et donc d'espoir. En suivant Billy Cobham dans ses activités, Mika Kaurismäki nous donne conscience de cette pulsion de vie qu'est le rythme, de son formidable potentiel pour communiquer au-delà des mots. Sonic Mirror nous introduit dans les favelas brésiliennes où les enfants pauvres atteignent à la joie et à la dignité dans l'effort collectif de l'apprentissage, il capte le jaillissement de sentiments secrets chez des autistes.
Séquences très proches d'autres filmées par Sandrine Bonnaire avec sa sœur Sabine et qui nous font comprendre la nécessité de l'attention portée à ces êtres en souffrance, dans le besoin des autres sans pouvoir le dire. Retour à Gorée est un voyage au cours duquel Youssou N'Dour relie la tradition musicale africaine qui est la sienne à sa transformation en jazz après le déplacement tragique de l'esclavage. Un travail avec la mémoire qui devient hymne au métissage et aux forces de la transmission et de la création. As Old As My Tongue, en brossant le portrait de la chanteuse Bi Kidude, évoque aussi cette capacité qu'ont les artistes de mettre en cause les oppressions sournoises envers les femmes qui perdurent dans le monde contemporain.
L'expression des sentiments féminins sera aussi le thème de nos rencontres autour des derniers films de l'indien Adoor Gopalakrishnan qui revient à Manosque et de ceux de l'Iranienne Mania Akbari, à la fois actrice de Kiarostami pour Ten et auteur de ces œuvres très personnelles que sont Twenty Fingers et Ten + Four. Une semaine de cinéma pour agrandir notre monde et dans laquelle nous avons réservé ce temps du dialogue avec les cinéastes invités, avec l'espoir de vous y retrouver nombreux et ardents.
Avec entre autres :
mardi 29 janvier 21h : Sonic Mirror
en présence de Mika Kaurismäki
jeudi 31 janvier, 21h : Mafrouza
en présence d'Emmanuelle Demoris.
vendredi 1er février, 21 h : Retour a Goree
en présence de Pierres-Yves Borgeaud
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