Compte-rendu:

Les élèves ont ovationné, le 15 mai au Centre d'initiation artistique pour la jeunesse (Ciaj), les trois pièces offertes par les Tuma-Haut ainsi que leurs pairs du complexe scolaire La main de l'Éternel et de l'École ardente. Les acteurs ne pouvaient pas espérer meilleur public que celui présent dans la salle Katanga. Hormis les encadreurs et autres hôtes de la clôture des 26es journées congolaises de théâtre pour et par l'enfance et la jeunesse (Joucotej), plus de cent paires d'yeux et de mains ont réservé un bon accueil à leur représentation. Les spectateurs, en majorité des élèves du primaire, ont suivi religieusement les spectacles dont ils ont capté les moindres subtilités, ne manquant pas de réagir à l'occasion avec beaucoup de bonheur.

La série des sketchs ludiques de la compagnie Tuma-Haut composant le spectacle C'est plus clair a marqué des points. Cette représentation d'adultes, fort appréciée du jeune public, portait sur les difficultés lexicales, grammaticales et phonétiques de la langue française. L'on comprenait dès lors l'attrait de l'assistance. Les réactions en nombre enregistrées lors de son exécution l'ont prouvé à suffisance.

Cette belle mise en train a mis le public en bonne condition pour la suite des représentations. Il a suivi avec attention Deux sœurs pour un trône, pièce qui a mis sur scène une dizaine d'élèves du complexe scolaire La main de l'Éternel. La rivalité des jumelles Omba et Shako, mise en exergue dans l'histoire du triste destin du village Mboka, a servi de toile de fond au thème de la réconciliation. Un message qui n'est pas passé inaperçu.

Dramatique, le plaidoyer de neuf élèves de l'École ardente en faveur de l'enfance délaissée a définitivement mis de l'ambiance dans la salle. En effet, le jeu d'acteurs assaisonné d'une pointe d'ironie y a largement contribué. La négligence et l'irresponsabilité des parents a été épinglée de façon poignante tout autant que leurs limites liées au contexte socio-économique du pays. Bref, un tour des réalités quotidiennes et des conditions de vie précaires des citoyens livrés sans complaisance et avec la plus grande franchise. Des paroles d'enfants dont l'écho était censé être répercuté bien au-delà de la scène.

Les 26es Joucotej, une belle réussite
Le président des Joucotej, Valentin Mitendo Mwadi, a tenu cette 26e édition pour une "belle réussite à laquelle ont concouru plusieurs acteurs". Il a félicité l'apport des promoteurs d'écoles, plus encore celui des encadreurs et metteurs en scène dans les écoles sans oublier celui des professionnels du théâtre. Cette "réussite commune et collective", a-t-il souligné, tenait à l'entrain et l'ardeur mis à la tâche par les 48 troupes participantes et les 25 encadreurs qui se sont déployés pour soutenir l'activité dans les écoles. La même fervente ardeur manifestée dans l'organisation des Joucotej par Les Intrigants a été aussi soulevée. L'effectif réalisé, plus de 5 000 spectateurs enregistrés du 10 au 15 mai, enfants et adultes compris, en dit long sur la portée de l'événement. Au total, 120 élèves se sont soumis avec plaisir à un bel exercice sur la scène entre le Centre culturel congolais "Le Zoo" et le Ciaj. Six troupes professionnelles ont présenté six spectacles.

Des particularités ont été épinglées à l'instar de la fidélité de l'École Kuntwala qui en était à sa 21e participation aux Joucotej et du spectacle d'opéra proposé par l'École de la liberté de Masina. Par ailleurs, Valentin Mitendo a évoqué aussi la persévérance de l'encadreur Nzanza qui reste le plus ancien de tous avec une participation soutenue à chacune des éditions du Joucotej.

Nioni Masela